Quel est le rôle d’un filtre pour les immunoglobulines ?
- Retenir les agrégats de protéines : les immunoglobulines sont des préparations protéiques qui peuvent contenir de petits agrégats. Ces particules peuvent provoquer des réactions indésirables (fièvre, frissons, réactions inflammatoires).
- Éviter l’injection de particules : le filtre empêche l’administration de micro-agrégats ou de contaminants particulaires, qui risqueraient d’obstruer des capillaires ou d’induire une réaction immunitaire.
- Sécurité supplémentaire : certaines tubulures intègrent déjà un filtre (souvent 0,2 µm ou 0,22 µm), qui sert aussi à bloquer les bactéries si jamais la solution est contaminée.
Toutes les immunoglobulines doivent-elles être filtrées ?
Non, pas systématiquement. Cela dépend du produit commercialisé :
- Certains fabricants recommandent un filtre en ligne (généralement 0,2 µm à 1,2 µm) c’est le cas du Nulojix®.
- D’autres précisent que leur préparation est déjà suffisamment purifiée et stabilisée, et qu’aucun filtre n’est nécessaire.
- Dans tous les cas, il faut toujours suivre la notice du produit (RCP / résumé des caractéristiques du produit).
Non, absolument pas. Il n’y a pas d’obligation systématique. Le recours à un filtre dépend :
- Du type exact de préparation utilisée,
- Des recommandations du fabricant qu’il faut toujours consulter (résumé des caractéristiques RCP, notice, monographie produit),
- Des protocoles institutionnels ou régionaux (certains hôpitaux ou pays peuvent avoir des règles spécifiques).
En pratique
- Vérifier la prescription et la notice du médicament (ex. Privigen®, Kiovig®, Octagam®, etc.).
- Si un filtre est requis → utiliser le type indiqué par le fabricant.
- Si le filtre est non requis → perfuser avec une tubulure standard.
- Dans tous les cas, respecter les règles d’asepsie, de conservation, de durée maximale de perfusion.
En résumé
- Pour des produits classiques comme Privigen®, aucun filtre n’est nécessaire en routine.
- Pour des produits spécialisés (anticorps monoclonaux, formulations fragiles…), un filtre peut être recommandé — souvent un filtre à 0,2–1,2 µm à faible absorption protéique, selon les instructions Cytiva+1.
- Toujours consulter la notice du médicament ou les protocoles locaux avant toute administration.
Immunoglobulines intraveineuses (IgIV)
Spécialité (France) | Filtre en ligne 0,2–1,2 µm requis ? | Remarques |
Privigen® (CSL Behring) | ❌ Non | Tubulure ventilée sans filtre spécifique ; un filtre standard (≥15 µm) est toléré. |
Kiovig® (Takeda) | ❌ Non | RCP ne recommande pas de filtre. |
Octagam® (Octapharma) | ❌ Non | Pas de filtre requis. |
Iqymune® (LFB) | ❌ Non | Pas de filtre requis. |
Flebogamma® DIF (Grifols) | ❌ Non | Pas de filtre requis. |
Intratect® (Biotest) | ❌ Non | Pas de filtre requis. |
Panzyga® (Octapharma) | ❌ Non | Pas de filtre requis. |
Gammaplex® (Kedrion) | ❌ Non | Pas de filtre requis. |
Immunoglobulines sous-cutanées (IgSC)
Spécialité | Filtre en ligne requis ? | Remarques |
Hizentra® | ❌ Non | Perfusion SC par pompe ou seringue. |
HyQvia® (Ig + hyaluronidase) | ❌ Non | Perfusion SC selon protocole dédié. |
Gammanorm® / Cutaquig® | ❌ Non | Voie SC uniquement. |
Conclusion :
- Aucune des IgIV ou IgSC utilisées en France ne nécessite un filtre en ligne 0,2 µm sauf le Nulojix.
- Les tubulures de perfusion standard (souvent avec chambre compte-gouttes filtrante à 15 µm) sont suffisantes.
- L’important reste de respecter les conditions de conservation, la vitesse de perfusion, et surveiller les réactions indésirables.