Le risque infectieux lié à un cathéter veineux central (CVC), notamment lorsqu’il est mal positionné ou mal manipulé, est une complication bien documentée. Il en est de même pour le risque thrombogène Voici les causes principales de ces complications :
Stagnation du flux sanguin autour du cathéter
- Lorsque le cathéter est mal positionné (par exemple, éloigné de quelques cm de la jonction cavo-atriale), le flux sanguin autour de son extrémité distale diminue.
- Cette stagnation favorise la formation de biofilm (dépôts) sur la paroi interne du cathéter, biofilm favorisant la prolifération des bactéries et champignons, augmentant ainsi le risque d’infection et de thrombose.
Biofilm et colonisation du cathéter
- Les bactéries peuvent former un biofilm protecteur sur le cathéter, rendant l’infection plus difficile à éradiquer et augmentant le risque de complications comme une bactériémie (infection du sang).
- Les sites de connexions (valves bidirectionnelles, robinet …) mal désinfectés et/ou les manipulations fréquentes augmentent les risques de colonisation du cathéter.
Position sous-optimale et migration
- Si le cathéter n’est pas bien positionné, son extrémité par un phénomène de battements peut toucher la paroi veineuse, provoquant des lésions microscopiques. Ces lésions favorisent l’adhésion de micro-organismes et la formation d’un thrombus infecté.
- Si le cathéter veineux central (CVC) change de position après son insertion, certaines parties internes du cathéter peuvent se retrouver dans des zones où le risque d’infection est plus élevé. Par exemple, si le cathéter recule de la veine cave supérieure (VCS) vers une veine périphérique (comme la veine jugulaire ou la veine subclavière), il peut entrer en contact avec des zones où le flux sanguin est plus faible et où les bactéries peuvent s’accumuler plus facilement. Cela augmente le risque de contamination et d’infection.
Accès veineux central prolongé
- Les cathéters restent souvent en place pendant des jours ou des semaines. La durée d’utilisation prolongée, combinée à un mauvais positionnement, augmente le risque d’infection nosocomiale.
- Les micro-organismes peuvent pénétrer le cathéter via :
- Le site d’insertion cutané.
- La lumière interne du cathéter lors des manipulations.
Proximité des structures anatomiques sensibles
- Un cathéter positionné près de la jonction cavo-atriale bénéficie d’un flux sanguin rapide qui “rince” efficacement les contaminants. En revanche, un cathéter éloigné de cette zone (par exemple, dans une veine périphérique ou à 3–5 cm au-dessus de la CAJ est exposé à un débit sanguin plus lent, favorisant l’accumulation de bactéries.
Infections possibles
Les infections associées à un cathéter central incluent :
- Bactériémies liées au cathéter (CLABSI*) : Une infection grave où des bactéries ou champignons pénètrent dans la circulation sanguine via le cathéter.
- Septicémie : Une infection systémique sévère qui peut mettre en jeu le pronostic vital du patient.
- Thrombophlébite septique : Un caillot veineux infecté en formation autour du cathéter.
* Central line Associated Bloodstream Infection
Prévention du risque infectieux
- Positionnement précis de la partie distale du cathéter au niveau de la jonction cavo-atriale, où le flux sanguin est optimal.
- Maintien rigoureux de l’asepsie lors de l’insertion et des manipulations sur le cathéter.
- Surveillance régulière pour détecter les signes d’infection (rougeur, fièvre, douleur).
En résumé, le risque infectieux est fortement influencé par la qualité du positionnement du cathéter et les protocoles de soins mis en œuvre. Un positionnement sous-optimal peut entraîner une stagnation du sang, une colonisation microbienne et des complications graves comme les bactériémies ou la septicémie voire une thrombose infectée.
ll est donc essentiel de vérifier régulièrement la position correcte d’un cathéter de PiccLine en observant l’échelle centimétrique. Tout déplacement, souvent accidentel lors de la réfection du pansement, doit être signalé sans délai au médecin prescripteur.